En janvier 2018, une quantité anormalement élevée de Sargasses a été capturée par imagerie satellitaire dans les Caraïbes et le centre ouest de l’Atlantique. Alors que la première prolifération n’a pu être observée qu’en janvier 2015, cette dernière représentait un record historique. Sur la base de ces observations et sur la base de la connectivité entre les deux régions, début février 2018, nous avons généré et distribué notre premier bulletin Sargasses d’une page sur les perspectives pour la mer des Caraïbes et prévu que 2018 serait une année de prolifération majeure pour les Caraïbes.
… le tableau ci-dessous montre la couverture de Sargasses pour chaque mois civil. Les images montrent des distributions de la densité surfacique de Sargasses pour le mois le plus récent, ainsi que le même mois au cours des années précédentes. Il est clair que 2018 représente une année de prolifération record pour les Caraïbes et le centre-ouest de l’Atlantique. Cependant, les raisons derrière cette floraison record, sont encore à déterminer.
Brigitta Ine Van Tussembroek : Researcher at the Instituto de Ciencias del Mar y Limnología in Puerto Morelos, Universidad Nacional Autónoma de México. L’objectif principal de sa recherche est de contribuer à une meilleure compréhension des herbiers marins dans les systèmes de récifs coralliens.
En résumé :
Vidéo de la conférence de la scientifique Brigitta Van Tussembroek. Cette spécialistes des fond marins à notamment expliqué l’impact écologique de cette invasion sur les fonds marins:
Ces algues, Natans et Fluitans, sont des algues flottantes, elles naissent et vivent uniquement à la surface de la mer. En passant au large des fleuves Congos, Amazon et Orenoque, elles absorbent tout: nutriments, pollutions et fertilisants, en provenance de ces fleuves. C’est ainsi qu’elles grossissent, et c’est pourquoi elles sont inaptes à la consommation, utilisation en engrais, produits cosmétiques… du fait des métaux lourds et autres poisons déversés des ces fleuves (à cause de l’extraction d’or et de l’agriculture intensive des pays qu’ils traversent). On peut tomber sur des nappes “propres” mais c’est tout à fait aléatoire et on ne peut pas analyser chaque arrivage. Donc compte tenu que pour une commercialisation il faudrait une constance dans la qualité du produit, l’engrais (entres-autres) est donc inenvisageable.
Brigitta explique aussi les répercutions sur le plan écologique. Les algues sargasses Natans et Fluitans sont à l’origine bienfaisantes pour la faune, en temps normal elles abritent quantités de poissons, crabes ou autres et c’est un bien pour la nature. Mais ce qui est un bien en quantité normale devient une catastrophe dans le cas de l’invasion massive que nous subissons depuis quelques années. Tant qu’elles sont en mer, vivantes, pas de problème. Le problème survient lorsqu’elles échouent en masse sur le littoral. Ces algues en mourant, se décomposent en produisant du H2S, elles absorbent tout l’oxygène. L’épais tapis marron bloque aussi la lumière, conséquence: plus de photosynthèse et plus d’oxygène pour tout ce qui est censé vivre dessous. La mort de ces sargasses entraîne la mort de tout ce qui vivait dessous: la prairie, les animaux marins et le corail. De plus ces algues en mourant se transforme en une matière visqueuse qui enveloppe le corail. La prairie initiale meurt et un herbier nouveau et différent pousse nourri par les algues mortes. On voit donc un autre fond marin se développer, avec l’apparition d’autres espèces qui ne vivaient pas sur place initialement. Brigitta et son équipe ont pu constater que, alors que la mer était bleue turquoise il y a quelques années, celle-ci devient verte. Un changement radical dans les Caraïbes réputées justement pour ces eaux bleues. Mais il n’y a pas que ce changement, car la pollution du à la mort des sargasses Natans et Fluitans, enveloppe aussi les coraux, qui progressivement meurent étouffés. Une catastrophe écologique dont, elle estime, on mettra entre 10 et 50 ans à se remettre. Les images projetées lors de cette conférence passionnante étaient édifiantes.
Brigitta insiste sur une coordination internationale, indispensable. Il faut donc passer le mot, faire circuler en masse les vraies infos. Alors nous pourrons avoir l’espoir d’arriver un jour à protéger les Caraïbes de celui qui l’asphyxie… l’homme!
El impacto de sargazo en la costa del Caribe – Conferencia del 18 de mayo 2018 en Cozumel, México
Avec la participation de : Marta Garcia-Sanchez: specialiste en macroalgue.
La scientifique Brigitta Ine van Tussenbroek Ribbink, basée à Puerto Morelos, Mexique. Spécialiste des sargasses, que nous avons rencontré l’an dernier, approuve totalement notre projet “The ocean cleaner” et notre Sargaboat!
Brigitta Ine van Tussenbroek Ribbink, investigadora de la Unidad Académica de la Unidad de Sistemas Arrecifales de la Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM)…
“Brigitta Ine vanTussenbroek Ribbink souligne que l’invasion des sargasses affectent aussi gravement et sévèrement les herbiers et les prairies, causant plus d’érosion, et d’impact sur la plage (en raison de la quantité exagérée qui est arrivée) et dure plus d’un an, l’impact sur la prairie (fond marins) peut s’étendre jusqu’à 60 ans…
“Contrairement à ce qu’on croit, enterrer les sargasses sur la plage endommage l’écosystème de manière irréversible; l’idéal est de créer un système pour le recueillir en mer, peu de temps avant qu’il n’atteigne la plage….
«Si les sargasses ont déjà atteint la plage, vous ne devriez pas utiliser des engins lourds pour les retirer, car l’équipement qui retire aussi du sable contribue à l’érosion. Lorsqu’elle est placée dans des “terrains vagues” car la nappe phréatique sera contaminée en raison de ses fortes concentrations de phosphore et d’arsenic. Il est très important d’abattre le mythe selon lequel le sargassum se transforme en sable….
on pense que les sargasses peuvent être utilisé pour produire des biocarburants et des engrais; Cependant, plus de recherche sont nécessaire. En outre, les études à ce jour conseillent de ne pas l’utiliser directement en tant qu’engrais…
… sa composition naturelle ne permet pas son utilisation à des fins alimentaires en raison de sa forte concentration en arsenic, donc la préparation des “gâteaux” doit être arrêtée car sa consommation est dangereuse”.
Enfin, la chercheuse précise dans son étude qu ‘«il est important de réfléchir sur le fait que le sujet des sargasses n’est pas une question d’image touristique, mais un problème écologique et même de santé».”
Growing up by the sea, I am used to find Sargassum floating in the water or washed up on the beach. We have always seen Sargassum and other seaweeds and plants which presence is normal in the marine and coastal environment. However, the quantity of Sargassum that has arrived through the Great Caribbean region since 2014 is unprecedented, as well as the consequences. That’s why there are studies being conducted to understand what this phenomenon is and how to deal with it, not an easy task. I had the opportunity of listening to a senior researcher of UNAM (Mexico’s National Autonomous University) and expert in seagrasses and tropical marine vegetation, she works at the Tropical Seagrass Systems Laboratory in Puerto Morelos. Many of the questions I had were answered during her talk at a local Planetarium. I am hereby sharing them with you.
I have recently learned that the Sargassum arrival has completely changed the dynamic of some very important coastal environments in our region and we all need to take a better look at the issue if we want to continue enjoying our beaches and reef in the future. The problem is not only how tourists perceive the beach and where we are putting the sargassum after it’s collected.
I used to think that Sargassum affected the tourism industry because visitors have high expectations and find it hard to enjoy the beach full with this brown colored alga. I have recently learned that the problem is way more worrying than the holidaymakers and a 10 day vacation in the Caribbean. We are not talking about the way the beach looks anymore, we are talking about an environmental issue that is not about to be solved any time soon. Sargassum might be a problem that our grandchildren (which aren’t born yet) will have to fix. If you want to learn more, keep reading.
Sargassum might be a problem that our grandchildren (which aren’t born yet) will have to fix.
What is Sargassum?
Sargassum is an alga that lives most of its lifecycle floating on the surface of the ocean. Sargassum does not originate on the bottom like other kinds of algae, it reproduces and grows while drifting with the currents and floats in the water column until it reaches the coast where, usually, exits with the movement of the water (waves and currents) onto the sand. It then dries, decomposes or simply goes back to the water and continue on floating.
We have two types of Sargassum in the Caribbean: Sargassum natans y Sargassum fluitans. Both species look almost exactly the same to the untrained eye.
Sargassum and seagrasses are NOT the same thing, they are totally different kinds of living organisms. Seagrasses are plants with seeds, flowers and fruits (yes, underwater flowers AND fruits! While Sargassum is an alga.
Sargassum is good…
In the open ocean, islands of Sargassum are formed as the currents reassemble large quantities and keep them together as a floating island thanks to the gyres. A gyre is a system of currents that forms a “cycle” movement. In a gyre, the water on the surface is pushed by the wind in “circles”, it turns and turns, keeping whatever floats in it within that same area. You must have heard of the Sargassum Sea, this place holds large quantities of Sargassum, in normal conditions sargassum stays within the gyre and only occasionally “escapes” the gyre, hence sargassum has been found in the Gulf of Mexico prior to the Sargassum crisis. However, the Sargassum we have found in the Caribbean since 2014 has not been proved to come from that place. More on this further down.
Hundreds of species or living organisms can be found within these masses of Sargassum, juvenile fish find shelter, crabs and other crustaceans drift with the Sargassum in the open ocean while they find food and a healthy habitat among these floats. Turtle hatchlings spend a great deal of time swimming with the Sargassum as it represents the only protection they can find during their first years in the ocean and Sargassum provides an ecosystem that guarantees food, shade and a home for many.
Sargassum has been documented since a really long time. Columbus mentioned it in his discoveries as far back as 1492, when he arrived in the American continent, and many explorers, scientists and researchers have known of its existence for a long time. Sargassum is part of the marine environment and has ecological value, when the quantities that reach our beaches are normal.
Sargassum is bad…
In recent years, we experienced an unprecedented arrival of Sargassum, this phenomenon reached the entire Caribbean region, the coast of Central and South America and even Africa. The amount that washed up on the white sand beaches was a big shock for everybody: tourists, locals, government, tourism industry, travel industry, scientists, press, etc. Literally, nobody had ever seen anything alike (although we all knew Sargassum, we had never seen this much). The first reaction was to remove it, but rather quickly people realized this was a task for thousands of people. Due to the fragility of the coastal environment, this had to be done by hand. Men and women worked endless hours to remove Sargassum from beaches and seagrass meadows. Only to find that overnight the quantities had increased and there was more to arrive.
So, how an alga that is supposed to be good and provide much value for the environment, as described above, can be such a stinky business to deal with from one day to another, and why our feelings are mixed between concerned and overwhelmed?
“The excess of Sargassum is detrimental to the environment, just like any excess. Excess of sugar is bad. Excess of Sargassum, is also bad” Brigitta van Tussenbroek
What are the immediate effects of Sargassum?
The islands of Sargassum accumulate near the coast where other marine ecosystems thrive, for example: seagrass meadows and coral reefs. It causes a bad smell and releases Hydrogen Sulfide.
Big amounts of sargassum can prevent turtles from nesting and can make it very difficult, if not impossible for hatchlings to reach the ocean from the nest.
Sargassum can cause beach erosion by altering the structure of the reef lagoons, by suffocating the seagrasses and by creating unbalance in the health of the beach ecosystem.
Seagrasses serve in fixing sediment and keeping sand in place, when seagrasses are gone, the sand might erode and the water will rise its level, recently we have experienced unprecedented levels of beach erosion too and it might be linked to the arrival of massive sargassum amounts.
Sargassum can be dangerous for our health, respiratory issues have been reported due to the concentration of gases that the decomposing Sargassum provokes.
Sargassum blocks the light that normally penetrates the surface, preventing many organisms from completing their photosynthesis process, therefore diminishing the amount of oxygen they produce (yes, the oxygen we breath is produced by seagrass and coral reefs in considerable amounts).
Who else is affected by the Sargassum?
Many living organisms are affected by the massive arrival of Sargassum.
Seagrasses need light to conduct photosynthesis, if big islands of Sargassum cover an extended area of seagrass, these will lack the sunlight and will not be able to produce oxygen which they normally release into the environment during the day, helping other organisms live (including me and you).
Seagrasses are plants, during the day they produce oxygen, but during the night they consume oxygen (since there is no sunlight available to produce it), being covered over long periods of time (by a shade like the one Sargassum islands create near the coast) will create a “night” environment where seagrasses only consume the oxygen to live -day or night- therefore altering the natural process of oxygen production. This, together with the bacteria involved in the decomposition of Sargassum will cause the depletion of all oxygen available in the water and the seagrasses will die along other organisms. When an environment lacks of oxygen, it is called apoxic. This is also a very smelly phase and if you’ve been in the Caribbean recently you will remember a stinky smell if you walk near the beach.
But, what about the fish?
Fish and other marine organisms are able to flee (in most cases). As the environment becomes hypoxic (low oxygen levels) or anoxic (no oxygen at all) animals move to healthier parts of the reef lagoon or the reef. But many organisms, such as seagrasses cannot just pack up and leave. Therefore, they die. Entire seagrass meadows have been swept dead due to the extended presence of Sargassum. But, who can live in a hypoxic environment then? Some algae live in more flexible conditions than seagrass, which is more sensitive to changes in the environment, and therefore can tolerate conditions like the ones the arrival or Sargassum produced, therefore it starts gaining territory in spots where seagrass decays at really fast rates.
So, what we would typically see, is that the seagrass, as its health deteriorates, gets “invaded” by the algae which will cover entire areas in a matter of days, and will suffocate the little chance it has to recover.
But, wait, why do we care about seagrass?
(I thought a dirty beach was already a big problem to deal with…)
When an excess of nutrients is put in an environment, such as in the seagrass meadows, the growth of the plants is altered. We know that Mexico has a less than optimal residual water management and we know for a fact that part of the residual waters of coastal communities, like Puerto Morelos, ends up in the ocean through filtration and leakages into the phreatic layer (because water in the Yucatan Peninsula is underground due to the porous ground which is mainly limestone).
Seagrass meadows are an essential link in the health of the ocean and the coral reef. They provide food, shelter, and a complete habitat for species that spend their life (or at least part of it) next to coral reefs.
When the Sargassum reaches the coast and accumulates near the beach, it starts decomposing, producing extremely high amounts of nitrogen and phosphor, these two elements are needed for many living organisms to thrive, in controlled amounts. These two elements are considered nutrients. However, the excessive arrival and decomposition of Sargassum increases the levels of nutrients that the living organisms can tolerate. We already know the levels of nitrogen and phosphor are considered high due to the gaps in residual water management, but scientists discovered that the arrival of Sargassum increased that amount even more, creating a crisis in the balance of an already fragile ecosystem.
Seagrass meadows are feeding grounds for turtles and manatees, they are also essential for many species of fish that are important for the economy (fisheries, tourism, etc.), and they are used by conch, rays, and other organisms during different stages of their life. If seagrass meadows are gone, all those other organisms will lack food, protection and a healthy environment to continue their functions within the chain, therefore disturbing food chains and altering its normal balance. Moreover, the economy can collapse as the fisheries and tourism rely on the health of the marine ecosystems (if there are no seagrass meadows there will be no more reef to snorkel at all!)
How long does it take to rehabilitate the seagrass meadows and reestablish that balance?
According to dr. Brigitta van Tussenbroek, it will take at least 10 years to rehabilitate these environments that has been affected due to the effects of Sargassum. It might take even longer, depending on the damage (up to 50 years), however the most worrying effect would be not to be able to recover them at all, meaning that if the seagrass is gone completely this might turn into a situation that has no return point. Knowing this puts your worries in perspective, most people talk about a crisis because tourists are unable to enjoy a white beach, just like the ones in the brochures, an aesthetic disturbance. But if we think about it, your 10 day holiday might be ruined due to the arrival of Sargassum. however…
In the Mexican Caribbean we might end up with 50 years of damage, if not permanent damage and loss of these incredibly rich and important habitats.
As dr. van Tussenbroek says: 4 years after the first massive arrival of Sargassum, we’re still in the beginning of this journey to understand what we can do about it, the problem has just started.
What else do we know about sargassum?
Sargassum can duplicate its biomass in about 18 days. Experiments were conducted where Sargassum was collected in an enclosure and was left floating, two weeks after, its weight accounted for twice of the initial amount.
Sargassum in the Caribbean DOES NOT come from the Sargassum sea, the journey of Sargassum has been studied and researched, and tracked back with satellite imaging and other technologies to the coasts of Brasil, where we now have a newly baptized “Small Sargassum Sea”. Sargassum travels north with the currents and is pushed by waves and wind, it enters the Great Caribbean then making its way to our coasts, and eventually, even crossing the Yucatan Channel into the Gulf of Mexico, that’s one long journey!
Scientists and government do not have enough data to make an accurate prediction about the future yet, but we know that the increase in Sargassum and other actual environmental issues are produced by the global changes we live in our times, namely global warming.
When Sargassum is a healthy environment floating in the column of water it is called Golden Tide, however after the later phenomenon in the Caribbean, it has been granted the less romantic name “Brown tide”.
Sargassum DOES NOT become sand, if that was the case we would have solved the beach erosion problem. Sand in the Caribbean is almost exclusively organic, crushed coral, shells and skeletons of other organisms become sand thanks to different processes. Sargassum does not have a link to the production of sand in the Caribbean.
Sargassum does not sting! However, some tiny organisms that live in the Sargassum may provoke a reaction or a rash, this does not come from the alga itself but from its passengers!
I hope I have answered some of the questions that you might have had regarding Sargassum. We’ve all had those questions and often we find it hard to get trustworthy information. The national university (UNAM) has a research station for marine sciences in Puerto Morelos since 1981, where they study Sargassum and its effects in our marine environment, especially on seagrass meadows. It was a pleasure to listen to Brigitta van Tussenbroek, one of their senior researchers, who has studied sea grasses since 1990 and to learn about her research and encouragement for government and industry to work towards integrative solutions and more importantly, anticipate and prepare to be resilient about these changes we experience.
Exposition aux émanations des algues sargasses échouées : l’Anses réitère et complète ses recommandations
News of 24/04/2017
L’Anses a été saisie en 2015 pour la réalisation d’une expertise relative aux émanations issues d’algues sargasses en décomposition. En mars 2016, l’Agence recommandait de mettre en œuvre des mesures pour protéger le public et les travailleurs chargés du ramassage, du transport et du traitement des algues sargasses, des expositions au sulfure d’hydrogène (H2S) produit lors de leur décomposition. La mise à jour de cette expertise, complétée par une actualisation du profil toxicologique du H2S et une synthèse relative à l’écologie, l’échouage, la chimie et la dégradation des algues sargasses, amène l’Agence à recommander, en complément, de mettre en place dès à présent des mesures pour prévenir le risque d’exposition à des métaux lourds contenus dans les algues, notamment l’arsenic et le cadmium, qui peuvent présenter un risque pour la santé humaine et l’environnement.
Depuis le mois d’août 2014, les Antilles et la Guyane font face à des vagues successives d’échouages d’algues sargasses sur leur littoral. Malgré les moyens de nettoyage mis en œuvre, ces algues se décomposent sur place. Leur décomposition conduit à la production de sulfure d’hydrogène (H2S), parfois détecté à des concentrations élevées. Les signalements de médecins liés aux effets sanitaires ressentis par la population exposée à l’H2S, ainsi que les plaintes du public relatives au problème d’odeurs, ont augmenté de façon notable.
Les ministères chargés de la santé, de l’environnement et du travail ont saisi l’Anses afin qu’elle réalise une expertise relative aux émanations dans l’air ambiant des algues sargasses en décomposition aux Antilles et en Guyane. Un avis publié au mois de mars 2016 présentait les premières conclusions et recommandations de l’Agence. Elle insistait sur la nécessité de ramasser sans attendre les algues échouées et recommandait que des mesures soient mises en œuvre pour protéger les travailleurs chargés du ramassage, du transport et du traitement des algues. Elle recommandait également que la population soit informée que les algues ne doivent pas être manipulées.
L’Agence a poursuivi ce travail en investiguant l’écologie des algues sargasses, leur chimie, leur biodégradation ainsi que la cinétique des émissions d’H2S et d’autres substances, en particulier lors de la décomposition de ces algues après échouage.
Les recommandations de l’Agence
Les conclusions de l’expertise publiée ce jour amènent l’Agence à réitérer ses recommandations à mettre en œuvre concernant les mesures de prévention des risques sanitaires liés à l’exposition au H2S :
limiter l’exposition du public, notamment en ramassant régulièrement les algues échouées sur le littoral, en balisant les chantiers de ramassage et en informant la population des risques sanitaires liés à l’exposition au H2S ;
limiter l’exposition des travailleurs, notamment par le port de détecteurs d’H2S, le recours à des moyens mécaniques pour le ramassage autant que possible, le port d’équipements de protection individuelle, la formation et l’information des travailleurs sur les risques liés à l’exposition au H2S et la mise en place d’une traçabilité des travaux exposants.
Par ailleurs, l’expertise publiée ce jour met en évidence que les algues sargasses ont une forte capacité à piéger et accumuler les métaux lourds, notamment l’arsenic et le cadmium, qui peuvent présenter un risque pour la santé humaine et l’environnement. Ainsi, l’Agence recommande de proscrire l’utilisation éventuelle de ces algues pour l’alimentation humaine ou animale, dans l’attente de la réalisation d’études plus approfondies sur la contamination des algues par les métaux lourds.
L’Agence recommande également de poursuivre les recherches sur :
l’exposition liée aux situations d’échouage d’algues sargasses et les effets sur la santé humaine ;
la toxicité du H2S et plus particulièrement sur les effets d’une exposition chronique à de faibles doses de H2S ;
les impacts environnementaux et sanitaires indirects liés à l’échouage d’algues sargasses (composition des algues, présence de métaux lourds) ;
la prolifération et le phénomène d’échouage d’algues dans les départements français d’Amérique.
Dr. Briggita Van Tuessenbroek sat down with a group of local media and explained what is happening with sargassum in the Riviera Maya
Dr. Brigitta Van Tuessenbroek
Visitors to the beaches of the Riviera Maya will no doubt be aware of the return of sargassum. The problem has reached such a critical point that awareness of the issue has become important, both to inform the public of what is going on and as a means to generate dialogue in order to take effective action. So, on May 11, a meeting took place with invited members of the local media to listen to a presentation made by Dr. Briggita Van Tuessenbroek. She is a scientist and expert on sargassum. A summary of what she covered appears below.
Sargassum first made a major impact here in 2015, with tourism being the first major casualty, as visitors did not want to spend their beach time surrounded by the smelly seaweed. It was finally picked up in July and August that year; the largest collection took place in Tulum.
The sargassum that arrives here is thought to originate around the area of Brazil. When the circular movements of the currents weaken, it allows sargassum to escape and begin its journey. When sargassum enters the waters of the Caribbean it is in a rich feeding environment. The rate and intake of nutrients causes rapid growth, leading to a doubling in size.
While it is an important part of the ecosystem, it is harmful in many ways. Sargassum contains sulphuric acid, which is toxic, and humans who come in contact with the seaweed can end up with dermatitis or develop respiratory problems. Turtles are also greatly impacted, as it impedes the journey of hatchlings that want to get to the sea. Because of the sheer volume of the deposits on the beach, removal requires the use of heavy machinery, which in turn leads to erosion of the beach. The consequence of all this is erosion and destruction of the coastline, something which could take place in twenty to sixty years. It is not only here that is affected, it is all across the Caribbean.
Closing out the meeting, Dr. Van Tuessenbroek emphasized the need for an integrated system in order to deal with this issue. Beaches are dynamic and ever changing, but there are many ways in which people can stimulate and help nature.
Editor´s Note: As soon as we learn more about the suggested integrated system to deal with the sargassum, we will share it with you.
Rencontre des créateurs du bateau innovant qui combatra le problème des algues marines de la Riviera Maya.
Dans une édition précédente de The Playa Times, je vous présente Denis et Christine Jimenez, habitants de Puerto Morelos. Dans cette édition, ils reviennent avec des informations sur les innovations qui ont été conçues pour éradiquer le problème des algues ici dans la Riviera Maya. Denis et Christine nous disent dans leurs propres mots.
Nous avons développé le sujet en étroite collaboration avec le spécialiste mondial des algues Sargasses, Brian Lapointe. Il a plus de 35 ans d’expérience dans ce domaine et déclare que «les échouages de sargasses causent des problèmes pour le tourisme et ont également une incidence sur la biodiversité, le cycle biogéochimique et l’habitat de la pêche». Elles peuvent potentiellement former des “zones mortes” (conditions hypoxiques ou anoxiques) des écosystèmes côtiers comme des mangroves.
Enlever les sargasses des plages avec des machines lourdes détruit les nids de tortues de mer et érode les plages. Il supprime aussi involontairement des tonnes de sable. Elles doivent être renblayées pour éviter l’érosion qui détruit le littoral. Le sable est de plus en plus rare, et il y a un véritable trafic illégal. Il devient plus cher que l’or. On l’appelle la guerre du sable. La manière la plus écologique de faire face à l’invasion des sargasses est de les récolter en mer avant qu’elles ne s’échouent et qu’elles meurent sur le rivage. Cela produit du sulfure d’hydrogène, qui est un gaz très dangereux et corrosif.
Le Sargaboat
Après plusieurs mois de recherche prenant en compte tous les paramètres, nous avons conçu le Sargaboat et le Sargatrailer. C’est un catamaran innovant équipé d’un tapis roulant et de remorques interchangeables, capables de récolter des déchets flottants et des sargasses en mer. C’est le seul bateau capable de travailler le long d’un filet de blocage spécial qui ne capture pas les animaux marins. Les algues récoltées en mer peuvent être déposées plus loin dans l’océan ou recyclées dans divers domaines. Je pense que le biocarburant est la meilleure solution. Grâce à theoceancleaner.org, nous proposons également une innovation pour recycler les déchets plastiques. Nous prévoyons de lancer la production de récifs artificiels «verts», composés de ce que les spécialistes appellent le «béton vert».
Nous essayons d’introduire la notion d’écologie sur le marché nautique, en construisant un mini-bateau “vert” avec un design innovant, équipé d’un moteur électrique et surtout construit en grande partie avec de la fibre de jute (toile de jute). Un bateau respectueux de l’environnement pour les enfants et les adultes de moins de 1,70m et moins de 70kg , une innovation dans ce domaine.
Savez-vous que 8 millions de tonnes de déchets plastiques finissent dans la mer chaque année? Denis a un plan pour les récolter et les recycler.
Traduction de l’article du Playa Times (lien de la source en bas de page)
The Jimenez Familly -1996
Denis Jimenez, dessinateur et constructeur de bateaux, et sa femme Christine ont créé The Ocean Cleaner. Ils ont vendu leur chantier de catamaran en France pour naviguer autour du monde avec leurs deux fils.
En 2014, ils ont choisi de s’installer à Puerto Morelos (Mexique), à cause de sa situation au coeur de la mer des Caraïbes et de son développement
dans le secteur nautique.
Nous avons choisi ce petit village pour sa barrière de corail et ses longues plages de sable blanc. La vie est tranquille ici, c’est un village familial où tout le monde aime se réunir pour passer la journée sur la plage, le weekend. Nous sommes chanceux, car l’accès à la plage est facile et gratuit, ce qui est très rare sur la Riviera Maya. Nous aimons aussi le charme et l’authenticité du lieu. Puerto Morelos est un village très attractif, dont la municipalité essaie de préserver l’âme en dépit de l’augmentation touristique.
La santé de l’écosystème de la Riviera Maya
Les problèmes sont la pollution plastique, l’invasion des algues sargasses et l’érosion du littoral. Nous avons besoin de développer des solutions durables. Ma femme et moi avons fait des recherches pendants des mois et nous avons fait de réelles découvertes, spécialement dans ce qui nous appelons “la guerre du sable”. Forts de nos expériences, nous avons développé de réelles solutions.
Nous pouvons protéger l’environnement en réduisant notre consommation de plastique et en jetant nos ordures seulement dans les poubelles. Savez-vous que chaque année c’est 8 millions de tonnes de déchets polluants qui finissent dans la mer chaque année?
La plupart sont réduits en micro particules par l’érosion naturelle, et sont perdus à jamais. Une pollution irrémédiable pour nos océans avec de graves conséquences sur la faune, le tourisme, la pêche et tout ce qui touche la mer. L’invasion des algues sargasses est aussi une sérieuse pollution.
theoceancleaner.fr
Nous avons créé theoceancleaner.fr, un site internet à travers lequel nous développons tous ces sujets, leurs conséquences et les solutions que nous proposons. Je suis convaincu qu’une fois que le public comprendra le problème, il sera intéressé pour agir. La Riviera Maya est une des plus belles destinations dans le monde, et on doit montrer l’exemple aux générations futures.
L’augmentation de la consommation des plastiques s’est accompagnée d’une pollution environnementale importante et croissante depuis les années 1950. Même si la gestion des déchets est une préoccupation actuelle, des millions de tonnes de déchets sont encore rejetés chaque année dans l’environnement. Acheminés principalement par les cours d’eau, les déchets plastiques finissent par arriver dans les océans.
La grande majorité (80%) des plastiques observés dans les océans provient ainsi des continents, l’autre partie provient des activités en mer.
En fonction de leur densité, les déchets vont soit couler vers les fonds marins (comme les PVC de densité supérieure à celle de l’eau de mer), soit flotter et être entraînés par les courants marins (exemple du polyéthylène PE, de densité inférieure à celle de l’eau de mer).
Bouteilles*, sacs plastiques, fibres de textiles synthétiques (polyester, acrylique, polyamide, …), microbilles plastiques d’abrasifs industriels, d’exfoliants ou de produits cosmétiques, morceaux de polystyrène, pastilles de pré-production de plastiques, filets de pêche,… les déchets plastiques observables dans les eaux de surface océaniques sont d’origines diverses et de taille très variable, du microscopique au macroscopique. * Sauf les bouteilles transparentes qui sont en PVC (eau, sodas): dès qu’elles sont cassées par l’érosion, le plastique plus dense que l’eau, coule…Par contre, on observe dans l’eau leurs bouchons, ainsi que les flacons et bouteilles non transparentes (lait, gel douche …)
Une dispersion mondiale des plastiques dans les océans
Les plastiques flottant en surface des océans sont entraînés des littoraux jusqu’à l’océan ouvert par les vents et courants marins. Les directions et les vitesses de déplacement dépendent de l’organisation générales des circulations atmosphériques et océaniques*.
A l’échelle du globe, les courants marins de surface, déviés par la rotation de la Terre, présentent une circulation « en tourbillon », en spirale, appelés gyres**.
On dénombre 5 gyres principaux : un dans l’océan Atlantique Nord, un dans l’océan Atlantique Sud, un dans l’océan indien, un dans l’océan Pacifique Nord et un dans le Pacifique sud :
Animation Vidéo ci-dessous
Si les quantités globales de plastique dans les océans ne sont pas précisément estimées (en fonction des zones, on observe de 0 à 150 000 morceaux de plastiques au km2 sur les fonds marins et de 0 à 900 000 microplastiques dans les eaux de surface …), les études montrent que
leur dispersion suivant les grands courants marins se fait rapidement*** et à l’échelle mondiale. * Les circulations atmosphériques et océaniques sont liées et ont pour «moteur » l’énergie solaire. En effet, les différences d’énergie solaire reçue par la surface terrestre selon les zones (plus d’énergie reçue à l’équateur qu’aux pôles en raison de la sphéricité de la terre) et la rotation de la Terre autour de son axe (force de Coriolis) entraînent l’existence de grandes cellules de convection atmosphériques (cellules « de Hadley » à l’équateur, « de Ferrel » dans les zones tempérée et cellules polaires aux pôles). Les mouvements d’air horizontaux de ces mouvements atmosphériques sont les vents. Ces vents entraînent des mouvements d’eau, de la surface jusqu’à plus de 100 m en profondeur. Les déplacements des déchets plastiques dépendent des sens et vitesses des vents et courants marins de surface. ** les gyres montrent un mouvement en spirale avec enroulement sur la droite dans l’hémisphère droit et sur la gauche dans l’hémisphère sud, en relation avec la force de Coriolis (rotation de la Terre). *** Les suivis de bouées dérivantes et les modèles océaniques établis à partir des observations satellites montrent que les plastiques parcourent souvent plusieurs kilomètres par jour.
Des zones d’accumulation de plastiques : les « continents plastiques »
Les courants marins d’échelle planétaire transportent les déchets vers les zones centrales des gyres, très calmes. Les plastiques s’y concentrent et s’accumulent ainsi sur d’immenses surfaces (Exemple du « Great Pacific Garbage Patch » dans l’océan Pacifique Nord, de surface estimée à six fois celle de la France).
Les « continents plastiques », existent ainsi dans les cinq grands bassins océaniques.
Illustration : Carte des concentrations moyennes de déchets plastiques mesurées dans les eaux de surface de 442 sites. (Zones grises : zones d’accumulation prévues par un modèle de circulation de la surface océanique)
Le terme « continent » est une métaphore : les surfaces concernées sont de l’ordre des continents, mais il ne s’agit pas d’étendues « solides » :
la pollution plastique de l’océan est plutôt une « soupe plastique», autre
terme également utilisé.
Droits Photo: Charles Moore, Sur : Coastalecare.org
S’il existe des macrodéchets, les 7ièmes continents sont surtout constitués de petits éléments plastiques, souvent invisibles sans une fine observation, issus en grande partie de la dégradation des plastiques.
Plus ou moins longue en fonction des matériaux et de leur épaisseur, la durée de dégradation est estimée en laboratoire de 1 à 5 ans pour le fil de nylon, de 1 à 20 ans pour les emballages
plastiques fins, jusqu’à 450 ans pour les bouteilles plastiques et encore plus pour d’autres matériaux.
La dégradation dépend également de l’action de certains facteurs environnementaux:
– sous l’action mécanique*, le plastique se fragmente (mais les fragments restent des polymères plastiques stables et durables)
– sous l’action chimique ** ou enzymatique de dépolymérisation, les polymères plastiques sont décomposés et détruits.
Flottant à la surface des océans, les matériaux plastiques sont essentiellement soumis à l’érosion et à l’action du rayonnement solaire et se fragmentent progressivement en morceaux de plus en plus petits. La concentration en micro particules de plastique invisibles à l’oeil nu
aurait ainsi triplé dans les eaux de surface depuis les années 70.
*action d’érosion par les vagues ** action chimique des UV du soleil : réactions photochimiques. (Pour le PE on observe principalement des réactions radicalaires, notamment d’oxydation)
Des analyses récentes sembleraient indiquer une « disparition » de déchets plastiques dans les eaux de surface océanique : en effet, les quantités de plastiques arrivées dans les océans depuis les années 50 auraient dû entraîner des concentrations supérieures à celles mesurées. Les eaux de surface ne semblent pas être la destination finale des déchets plastiques flottants dans l’océan…
Plusieurs mécanismes possibles pour expliquer l’élimination des plastiques de la surface océanique sont proposés :
– la formation de biofilms et la colonisation par des organismes pourraient diminuer la flottabilité et permettre à certains débris de plastique de couler dans les eaux profondes, et de se déposer sur le fond marin.
Cependant les observations montrent que les particules plastiques sont de faible densité dans les sédiments et n’enregistrent pas une augmentation de la concentration en plastiques en fonction du temps pour un même lieu.
– la fragmentation et photodégradation des matières plastiques seraient rapides et ne permettraient plus leur observation. Les fragments seraient assez petits pour passer à travers les filets d’échantillonnage standard, avec une taille de l’ordre du micron ou plus petite.
– un transfert de matières plastiques de l’eau vers les organismes : l’assimilation des microplastiques par ingestion et entrée dans les réseaux trophiques engendrerait un « stockage » de la matière dans les organismes et diminuerait la concentration de plastiques dans l’eau. On observe en effet la présence de plastique dans l’estomac de nombreuses espèces marines, même jusqu’à chez 39% des poissons mésopélagiques*.
De plus, la taille des fragments de plastique ingérés par ces poissons, comprise entre 0,5 et 5 mm, correspond à la taille des débris de plastique « disparus » dans les évaluations mondiales des plastiques en surface océanique.
– l’intervention d’autres processus encore à découvrir …
*Les poissons mésopélagiques jouent un rôle important dans l’écosystème marin; ils sont omniprésents et très abondants dans l’océan ouvert. Ils vivent dans la couche intermédiaire de l’océan (200 à 1.000 m de profondeur), mais migrent pour s’alimenter vers la couche de surface la nuit.