Conférence du 18 Mai 2018 à Cozumel, Mexique.
Brigitta Ine Van Tussembroek : Researcher at the Instituto de Ciencias del Mar y Limnología in Puerto Morelos, Universidad Nacional Autónoma de México. L’objectif principal de sa recherche est de contribuer à une meilleure compréhension des herbiers marins dans les systèmes de récifs coralliens.
En résumé :
Vidéo de la conférence de la scientifique Brigitta Van Tussembroek. Cette spécialistes des fond marins à notamment expliqué l’impact écologique de cette invasion sur les fonds marins:
Ces algues, Natans et Fluitans, sont des algues flottantes, elles naissent et vivent uniquement à la surface de la mer. En passant au large des fleuves Congos, Amazon et Orenoque, elles absorbent tout: nutriments, pollutions et fertilisants, en provenance de ces fleuves. C’est ainsi qu’elles grossissent, et c’est pourquoi elles sont inaptes à la consommation, utilisation en engrais, produits cosmétiques… du fait des métaux lourds et autres poisons déversés des ces fleuves (à cause de l’extraction d’or et de l’agriculture intensive des pays qu’ils traversent). On peut tomber sur des nappes “propres” mais c’est tout à fait aléatoire et on ne peut pas analyser chaque arrivage. Donc compte tenu que pour une commercialisation il faudrait une constance dans la qualité du produit, l’engrais (entres-autres) est donc inenvisageable.
Brigitta explique aussi les répercutions sur le plan écologique. Les algues sargasses Natans et Fluitans sont à l’origine bienfaisantes pour la faune, en temps normal elles abritent quantités de poissons, crabes ou autres et c’est un bien pour la nature. Mais ce qui est un bien en quantité normale devient une catastrophe dans le cas de l’invasion massive que nous subissons depuis quelques années. Tant qu’elles sont en mer, vivantes, pas de problème. Le problème survient lorsqu’elles échouent en masse sur le littoral. Ces algues en mourant, se décomposent en produisant du H2S, elles absorbent tout l’oxygène. L’épais tapis marron bloque aussi la lumière, conséquence: plus de photosynthèse et plus d’oxygène pour tout ce qui est censé vivre dessous. La mort de ces sargasses entraîne la mort de tout ce qui vivait dessous: la prairie, les animaux marins et le corail. De plus ces algues en mourant se transforme en une matière visqueuse qui enveloppe le corail. La prairie initiale meurt et un herbier nouveau et différent pousse nourri par les algues mortes. On voit donc un autre fond marin se développer, avec l’apparition d’autres espèces qui ne vivaient pas sur place initialement. Brigitta et son équipe ont pu constater que, alors que la mer était bleue turquoise il y a quelques années, celle-ci devient verte. Un changement radical dans les Caraïbes réputées justement pour ces eaux bleues. Mais il n’y a pas que ce changement, car la pollution du à la mort des sargasses Natans et Fluitans, enveloppe aussi les coraux, qui progressivement meurent étouffés. Une catastrophe écologique dont, elle estime, on mettra entre 10 et 50 ans à se remettre. Les images projetées lors de cette conférence passionnante étaient édifiantes.
Brigitta insiste sur une coordination internationale, indispensable. Il faut donc passer le mot, faire circuler en masse les vraies infos. Alors nous pourrons avoir l’espoir d’arriver un jour à protéger les Caraïbes de celui qui l’asphyxie… l’homme!
El impacto de sargazo en la costa del Caribe – Conferencia del 18 de mayo 2018 en Cozumel, México
Avec la participation de : Marta Garcia-Sanchez: specialiste en macroalgue.