2018 Evolution de la croissance des Sargasses dans les Caraïbes

En janvier 2018, une quantité anormalement élevée de Sargasses a été capturée par imagerie satellitaire dans les Caraïbes et le centre ouest de l’Atlantique. Alors que la première prolifération n’a pu être observée qu’en janvier 2015, cette dernière représentait un record historique. Sur la base de ces observations et sur la base de la connectivité entre les deux régions, début février 2018, nous avons généré et distribué notre premier bulletin Sargasses d’une page sur les perspectives pour la mer des Caraïbes et prévu que 2018 serait une année de prolifération majeure pour les Caraïbes.

… le tableau ci-dessous montre la couverture de Sargasses pour chaque mois civil. Les images montrent des distributions de la densité surfacique de Sargasses pour le mois le plus récent, ainsi que le même mois au cours des années précédentes. Il est clair que 2018 représente une année de prolifération record pour les Caraïbes et le centre-ouest de l’Atlantique. Cependant, les raisons derrière cette floraison record, sont encore à déterminer.

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Source : University of South Florida – Optical Oceanography Laboratory[:]

L’impact des sargasses sur la côte des Caraïbes

Conférence du 18 Mai 2018 à Cozumel, Mexique.

Brigitta Ine Van Tussembroek : Researcher at the Instituto de Ciencias del Mar y Limnología in Puerto Morelos, Universidad Nacional Autónoma de México. L’objectif principal de sa recherche est de contribuer à une meilleure compréhension des herbiers marins dans les systèmes de récifs coralliens.

En résumé :

Vidéo de la conférence de la scientifique Brigitta Van Tussembroek. Cette spécialistes des fond marins à notamment expliqué l’impact écologique de cette invasion sur les fonds marins:
Ces algues, Natans et Fluitans, sont des algues flottantes, elles naissent et vivent uniquement à la surface de la mer. En passant au large des fleuves Congos, Amazon et Orenoque, elles absorbent tout: nutriments, pollutions et fertilisants, en provenance de ces fleuves. C’est ainsi qu’elles grossissent, et c’est pourquoi elles sont inaptes à la consommation, utilisation en engrais, produits cosmétiques… du fait des métaux lourds et autres poisons déversés des ces fleuves (à cause de l’extraction d’or et de l’agriculture intensive des pays qu’ils traversent). On peut tomber sur des nappes “propres” mais c’est tout à fait aléatoire et on ne peut pas analyser chaque arrivage. Donc compte tenu que pour une commercialisation il faudrait une constance dans la qualité du produit, l’engrais (entres-autres) est donc inenvisageable.
Brigitta explique aussi les répercutions sur le plan écologique. Les algues sargasses Natans et Fluitans sont à l’origine bienfaisantes pour la faune, en temps normal elles abritent quantités de poissons, crabes ou autres et c’est un bien pour la nature. Mais ce qui est un bien en quantité normale devient une catastrophe dans le cas de l’invasion massive que nous subissons depuis quelques années. Tant qu’elles sont en mer, vivantes, pas de problème. Le problème survient lorsqu’elles échouent en masse sur le littoral. Ces algues en mourant, se décomposent en produisant du H2S, elles absorbent tout l’oxygène. L’épais tapis marron bloque aussi la lumière, conséquence: plus de photosynthèse et plus d’oxygène pour tout ce qui est censé vivre dessous. La mort de ces sargasses entraîne la mort de tout ce qui vivait dessous: la prairie, les animaux marins et le corail. De plus ces algues en mourant se transforme en une matière visqueuse qui enveloppe le corail. La prairie initiale meurt et un herbier nouveau et différent pousse nourri par les algues mortes. On voit donc un autre fond marin se développer, avec l’apparition d’autres espèces qui ne vivaient pas sur place initialement. Brigitta et son équipe ont pu constater que, alors que la mer était bleue turquoise il y a quelques années, celle-ci devient verte. Un changement radical dans les Caraïbes réputées justement pour ces eaux bleues. Mais il n’y a pas que ce changement, car la pollution du à la mort des sargasses Natans et Fluitans, enveloppe aussi les coraux, qui progressivement meurent étouffés. Une catastrophe écologique dont, elle estime, on mettra entre 10 et 50 ans à se remettre. Les images projetées lors de cette conférence passionnante étaient édifiantes.
Brigitta insiste sur une coordination internationale, indispensable. Il faut donc passer le mot, faire circuler en masse les vraies infos. Alors nous pourrons avoir l’espoir d’arriver un jour à protéger les Caraïbes de celui qui l’asphyxie… l’homme!

El impacto de sargazo en la costa del Caribe – Conferencia del 18 de mayo 2018 en Cozumel, México

Avec la participation de : Marta Garcia-Sanchez: specialiste en macroalgue.

La scientifique de l’UNAM casse les mythes sur les sargasses

Mardi 27 Fevrier 2018

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La scientifique Brigitta Ine van Tussenbroek Ribbink, basée à Puerto Morelos, Mexique. Spécialiste des sargasses, que nous avons rencontré l’an dernier, approuve totalement notre projet “The ocean cleaner” et notre Sargaboat!

Brigitta Ine van Tussenbroek Ribbink, investigadora de la Unidad Académica de la Unidad de Sistemas Arrecifales de la Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM)…

“Brigitta Ine vanTussenbroek Ribbink souligne que l’invasion des sargasses affectent aussi gravement et sévèrement les herbiers et les prairies, causant plus d’érosion, et d’impact sur la plage (en raison de la quantité exagérée qui est arrivée) et dure plus d’un an, l’impact sur la prairie (fond marins) peut s’étendre jusqu’à 60 ans…
“Contrairement à ce qu’on croit, enterrer les sargasses sur la plage endommage l’écosystème de manière irréversible; l’idéal est de créer un système pour le recueillir en mer, peu de temps avant qu’il n’atteigne la plage….
«Si les sargasses ont déjà atteint la plage, vous ne devriez pas utiliser des engins lourds pour les retirer, car l’équipement qui retire aussi du sable contribue à l’érosion. Lorsqu’elle est placée dans des “terrains vagues” car la nappe phréatique sera contaminée en raison de ses fortes concentrations de phosphore et d’arsenic. Il est très important d’abattre le mythe selon lequel le sargassum se transforme en sable….

on pense que les sargasses peuvent être utilisé pour produire des biocarburants et des engrais; Cependant, plus de recherche sont nécessaire. En outre, les études à ce jour conseillent de ne pas l’utiliser directement en tant qu’engrais…

… sa composition naturelle ne permet pas son utilisation à des fins alimentaires en raison de sa forte concentration en arsenic, donc la préparation des “gâteaux” doit être arrêtée car sa consommation est dangereuse”.

Enfin, la chercheuse précise dans son étude qu ‘«il est important de réfléchir sur le fait que le sujet des sargasses n’est pas une question d’image touristique, mais un problème écologique et même de santé».”

Source : La Jornada Maya

 

Sargasses exposition aux metaux lourds – arsenic et cadmium

Exposition aux émanations des algues sargasses échouées : l’Anses réitère et complète ses recommandations

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News of 24/04/2017

L’Anses a été saisie en 2015 pour la réalisation d’une expertise relative aux émanations issues d’algues sargasses en décomposition. En mars 2016, l’Agence recommandait de mettre en œuvre des mesures pour protéger le public et les travailleurs chargés du ramassage, du transport et du traitement des algues sargasses, des expositions au sulfure d’hydrogène (H2S) produit lors de leur décomposition. La mise à jour de cette expertise, complétée par une actualisation du profil toxicologique du H2S et une synthèse relative à l’écologie, l’échouage, la chimie et la dégradation des algues sargasses, amène l’Agence à recommander, en complément, de mettre en place dès à présent des mesures pour prévenir le risque d’exposition à des métaux lourds contenus dans les algues, notamment l’arsenic et le cadmium, qui peuvent présenter un risque pour la santé humaine et l’environnement.

Depuis le mois d’août 2014, les Antilles et la Guyane font face à des vagues successives d’échouages d’algues sargasses sur leur littoral. Malgré les moyens de nettoyage mis en œuvre, ces algues se décomposent sur place. Leur décomposition conduit à la production de sulfure d’hydrogène (H2S), parfois détecté à des concentrations élevées. Les signalements de médecins liés aux effets sanitaires ressentis par la population exposée à l’H2S, ainsi que les plaintes du public relatives au problème d’odeurs, ont augmenté de façon notable.

Les ministères chargés de la santé, de l’environnement et du travail ont saisi l’Anses afin qu’elle réalise une expertise relative aux émanations dans l’air ambiant des algues sargasses en décomposition aux Antilles et en Guyane. Un avis publié au mois de mars 2016 présentait les premières conclusions et recommandations de l’Agence. Elle insistait sur la nécessité de ramasser sans attendre les algues échouées et recommandait que des mesures soient mises en œuvre pour protéger les travailleurs chargés du ramassage, du transport et du traitement des algues. Elle recommandait également que la population soit informée que les algues ne doivent pas être manipulées.

L’Agence a poursuivi ce travail en investiguant l’écologie des algues sargasses, leur chimie, leur biodégradation ainsi que la cinétique des émissions d’H2S et d’autres substances, en particulier lors de la décomposition de ces algues après échouage.

Les recommandations de l’Agence

Les conclusions de l’expertise publiée ce jour amènent l’Agence à réitérer ses recommandations à mettre en œuvre concernant les mesures de prévention des risques sanitaires liés à l’exposition au H2S :

  • limiter l’exposition du public, notamment en ramassant régulièrement les algues échouées sur le littoral, en balisant les chantiers de ramassage et en informant la population des risques sanitaires liés à l’exposition au H2S ;
  • limiter l’exposition des travailleurs, notamment par le port de détecteurs d’H2S, le recours à des moyens mécaniques pour le ramassage autant que possible, le port d’équipements de protection individuelle, la formation et l’information des travailleurs sur les risques liés à l’exposition au H2S et la mise en place d’une traçabilité des travaux exposants.

Par ailleurs, l’expertise publiée ce jour met en évidence que les algues sargasses ont une forte capacité à piéger et accumuler les métaux lourds, notamment l’arsenic et le cadmium, qui peuvent présenter un risque pour la santé humaine et l’environnement. Ainsi, l’Agence recommande de proscrire l’utilisation éventuelle de ces algues pour l’alimentation humaine ou animale, dans l’attente de la réalisation d’études plus approfondies sur la contamination des algues par les métaux lourds.

L’Agence recommande également de poursuivre les recherches sur :

  • l’exposition liée aux situations d’échouage d’algues sargasses et les effets sur la santé humaine ;
  • la toxicité du H2S et plus particulièrement sur les effets d’une exposition chronique à de faibles doses de H2S ;
  • les impacts environnementaux et sanitaires indirects liés à l’échouage d’algues sargasses (composition des algues, présence de métaux lourds) ;
  • la prolifération et le phénomène d’échouage d’algues dans les départements français d’Amérique.

Source : https://www.anses.fr

PDF du rapport complet de l’anse Mars 2017

 

Sargassum Meeting

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Sargassum Meeting

The sargassum is back in beaches across the Caribbean / Photos: Ian MacKenzie

Dr. Briggita Van Tuessenbroek sat down with a group of local media and explained what is happening with sargassum in the Riviera Maya

 

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Visitors to the beaches of the Riviera Maya will no doubt be aware of the return of sargassum. The problem has reached such a critical point that awareness of the issue has become important, both to inform the public of what is going on and as a means to generate dialogue in order to take effective action. So, on May 11, a meeting took place with invited members of the local media to listen to a presentation made by Dr. Briggita Van Tuessenbroek. She is a scientist and expert on sargassum. A summary of what she covered appears below.

Sargassum first made a major impact here in 2015, with tourism being the first major casualty, as visitors did not want to spend their beach time surrounded by the smelly seaweed. It was finally picked up in July and August that year; the largest collection took place in Tulum.

The sargassum that arrives here is thought to originate around the area of Brazil. When the circular movements of the currents weaken, it allows sargassum to escape and begin its journey. When sargassum enters the waters of the Caribbean it is in a rich feeding environment. The rate and intake of nutrients causes rapid growth, leading to a doubling in size.

While it is an important part of the ecosystem, it is harmful in many ways. Sargassum contains sulphuric acid, which is toxic, and humans who come in contact with the seaweed can end up with dermatitis or develop respiratory problems. Turtles are also greatly impacted, as it impedes the journey of hatchlings that want to get to the sea. Because of the sheer volume of the deposits on the beach, removal requires the use of heavy machinery, which in turn leads to erosion of the beach. The consequence of all this is erosion and destruction of the coastline, something which could take place in twenty to sixty years. It is not only here that is affected, it is all across the Caribbean.

Closing out the meeting, Dr. Van Tuessenbroek emphasized the need for an integrated system in order to deal with this issue. Beaches are dynamic and ever changing, but there are many ways in which people can stimulate and help nature.

 

Editor´s Note: As soon as we learn more about the suggested integrated system to deal with the sargassum, we will share it with you.